- Pays d’origine : France
- Né en 1965, vit à Nantes
Œuvre
Une imposante centrale marémotrice s’implante sur le littoral, face aux usines de la zone industrielle de la rive droite de l’Adour. Actionnée par le va et vient des marées qui alimentent le lac, elle utilise l’énergie de l’eau pour activer une petite boîte à musique qui, grâce à un savant mécanisme, ne tourne que dans le bon sens. Un dispositif disproportionné pour un usage frivole. Sur ce site sensible et très réglementé, l’artiste compose avec les diverses contraintes et s’installe à même la vanne qui relie le lac à l’Adour, au plus près des décombres de la maison du parc écologique Izadia, détruite lors de l’incendie de l’été 2020. Il y installe sa centrale faite de matériaux trouvés et de déchets récupérés sur les plages ou ailleurs, tels les godets de la roue à aube qui sont issus des bombes lacrymogènes des gilets jaunes nantais ! Réconciliant fin du monde et fin du mois, l’artiste évoque les rouages pharaoniques de la production énergétique et ces enjeux sociaux et environnementaux.
Parcours
Laurent Tixador est un artiste du bricolage et de l’expérience dans son sens le plus large. Dans son désir de travailler le plus exclusivement possible avec ce que son environnement immédiat lui offre, et qu’il nomme « matériau opportuniste », il met un point d’honneur à recourir à des technologies simples. Il n’est pas question de réussite mais plutôt de construire un corpus de possibilités, et de tester aussi bien un geste architectural que sa capacité à s’adapter à des conditions inconnues.
Crédit photos © Andrea Mantovani