STÉPHANE THIDET - Gisant

Œuvre

Au creux de la grotte de la Chambre d’Amour, un phare est couché, à demi ensablé. Sa lanterne continue de tourner lentement, éclairant vainement la cavité. Tel un signal d’alerte condamné à rester lettre morte, le phare déchu semble mettre en garde sur la fragilité de notre système et de nos infrastructures face à la puissance des éléments. Autrefois à portée de l’océan, la grotte fut ensablée par la dérive littorale au cours du XIX^e siècle et se trouve aujourd’hui à une centaine de mètres du trait de côte. Mais avec la montée des océans due au changement climatique, elle pourrait bien être à nouveau submergée, dans un futur pas si lointain. Des ténèbres, alors, surgissent une lumière et une question : quels gardiens de phare voulons-nous être ?

Parcours

Stéphane Thidet n’hésite pas à investir des lieux chargés d’histoire pour exacerber l’étrangeté du réel et déplacer les frontières de l’art. Ses œuvres tournent autour de l’eau, du vivant et des flux : comme à la Conciergerie à Paris, où il détourne une partie de la Seine ; à Nantes, où il crée une cascade s’abattant sur les marches du théâtre de la place Graslin ou dans les douves du château des Ducs de Bretagne où il introduit une meute de loups.

Crédit photos © Andrea Mantovani et Karine Pierret-Delage